Les rencontres, les amis 3

Publié le par radiopipette.over-blog.com

 

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Hôtel à Lavaur

Les hôteliers de Lavaur

Si vous passez par Lavaur, petite ville au Sud d’Albi, ne manquez pas l’hôtel restaurant « Le Jacquemart ». Je cherchais là un lieu pour passer la nuit et avait épuisé les possibilités les unes après les autres. Je me demandais bien ce que j’allais faire car les possibilités plus loin sur la route étaient lointaines et pas garanties. J’avais bien tout de même repéré ce petit hôtel mais il était fermé, toutes tables dressées, comme en attente de clients pour la soirée. Je me suis enquis de la chose au bistrot du coin dont le patron m’a dit qu’il fallait « attendre » -  j’adore qu’on me dise cela de manière laconique. Attendre qu’une fourgonnette Partner blanche se range sur le parking et là je serais fixé sur mon sort. En attendant, je pouvais toujours attendre à sa terrasse en sirotant une consommation, « c’est comme vous voulez !», ce que j’ai fait, bon gré mal gré, en me disant que quand j’aurais « attendu », si ça foirait, je serais malbarre. Un moment plus tard j’ai vu sortir de ladite fourgonnette une face fatiguée, mais joviale et souriante, qui m’a déclaré que « ça pouvait se faire ». Tout petit hôtel, 5 chambres, confort sommaire mais sympathique à crever. On s’y sent comme chez soi. Certains endroits qui ne cassent rien, objectivement, dégagent ainsi une sorte de charme qui vous fait immédiatement dire qu’il n’y a pas besoin d’aller plus loin, c’est ici qu’on sera bien. Cela émane sans aucun doute des gens qui ont  créé le lieu et l’animent. Pourtant, ce n’est pas toujours le bon gout et l’originalité qui priment.diner-a-Lavaur.jpg

C’est autre chose, un sourire, une présence manifeste qui vous invite à vous poser. Le soir, le repas, servi par la patronne, une portugaise très gentille, au grand sourire était vraiment très savoureux. La nuit, le service terminé, le patron a pris la peine de rentrer mon vélo dans la véranda du restaurant « pour qu’il ne lui arrive rien, on ne sait jamais ». Le lendemain, le couple, qui avait pris la peine de se faire expliquer mon projet de voyage était aux petits soins pour moi. Je les ai quitté en promettant de bon cœur à la patronne de lui envoyer

Dîner à Lavaur 

une carte depuis le Portugal. Nous n’avons pas beaucoup discuté mais l’accueil et la prévenance de ces gens m’ont vraiment touché.

Loïc

Loïc est un copain de Céline et Bertrand. Ils m’avaient suggéré de lui demander l’hospitalité si je devais faire étape entre Tarbes et Pau, au pied des Pyrénées. Je l’appelle le jour même, me rendant compte que ce serait l’étape idéale pour mes jambes, et le trouve en plein boulot. La réponse fut sans hésiter positive, bien qu’il n’ait jamais entendu parler de moi. On reste parfois baba devant l’hospitalité des gens.

Loïc habite en colocation avec sa petite sœur de 18 ans. Il a 27 ans, est au début de sa vie et a pourtant beaucoup vécu déjà, je crois. Il pourrait être mon fils puisqu’il a l’âge de Nath., mon ainé. Il travaille comme commercial pour une petite entreprise de menuiserie. Nous passerons une fort bonne soirée à bavarder tranquille de mon projet de voyage, de nos points de vue sur les choses de la vie. Le matin il part très tôt et me laisse seul en me demandant de mettre bien « où je sais » la clé de la maison. Quelle confiance ! J’espère qu’on se reverra.

Ghislaine et Gwenaël.

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                   Village de Lescun

Ma collègue de travail Anita, qui est leur amie, m’avait transmis leur invitation à m’arrêter chez eux qu’ils lui avaient faite lorsqu’elle leur avait évoqué mon projet de voyage. Ma curiosité à les rencontrer en même temps qu’à découvrir la vie rurale des hautes Pyrénées m’a poussé à faire le détour. Je ne l’ai pas regretté. Ghislaine et Gwenaël habitent, depuis leur retraite, un des plus beaux villages de montagne des Pyrénées Orientales, Lescun, dans le val d’Aspe. Ils y sont venus pendant des années en vacances puis ont fini par y acheter une vieille maison paysanne. Etables au ré de chaussée et pièces à vivre à l’étage. Leur maison, ancienne maison de médecin (je m’y sens comme chez moi), a la chance de disposer d’un étage supplémentaire, ce qui leur a permis d’y aménager un second appartement, où ils logent enfants et invités.

Le village est situé, à 900m d’altitude, dans un cirque montagneux absolument extraordinaire. Pour ce qui est de ma curiosité paysagère, cependant, chou blanc ou presque : le lendemain de mon arrivée, il pluvine, le ciel est complètement bouché, et bientôt, nous sommes dans les nuages. Je ne verrai donc rien du village et des montagnes. Dommage, Ghislaine m’avait proposé de monter voir une estive (lieu de séjour en alpage pour les troupeaux des villages de la vallées) où le berger  garde les moutons et s’occupe de la production de lait pour le fromage. Tout un mode de vie de pastoral particulier (le fromage de Lescun est l’un des meilleurs des Pyrénées). J’apprendrai par Gwenaël quelques éléments passionnants de l’anthropologie de la société villageoise.

Ghislaine est psychologue et psychanaliste et a travaillé dans beaucoup d’endroits différents. Elle s’est beaucoup occupée d’enfants et d’adolescents, avec une fibre sociale manifeste. Gwenaël est un ancien industriel, de l’industrie alimentaire. Sur la fin de sa carrière, il s’est pas mal occupé de concelling pour les entreprises. Son côté humaniste l’a poussé à s’investir dans des voies intéressantes, comme celle de créer des dispositifs qui permettent l’accès de diplômés d’origine étrangère (Maghrébins, africains, Europe de l’Est, qui on des difficultés à se trouver de l’emploi) dans des entreprises françaises. Ils sont les parents de quatre enfants, aujourd’hui adultes, et qui font tous carrière dans des domaines artistiques ou culturels (musique, théâtre). Belle famille !

J’ai passé un très agréable moment à échanger avec Ghislaine et Gwenaël, à partager des points communs dans nos professions, dans nos intérêts et dans nos engagements, notamment sur la situation Israëlo- Palestinienne . Chaque rencontre a sa fécondité. Celle-ci m’a remis dans la réflexion intellectuelle, avec les pieds dans la terre.

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M
<br /> bonjour et felicitation a pierre le cycliste belge...c est pas beau le portugal...ne parlons pas de l amour....bravo et merci pour la carte ..............amicalement yann de lavaur<br /> <br /> <br />
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